CAFÉ-DÉBAT LE VÉLO À PARIS avec Denis MONCORGÉ
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CAFÉ-DÉBAT LE VÉLO À PARIS

avec Denis MONCORGÉ

vice-président de MDB (Mieux se Déplacer à Bicyclette)

Lundi 15 juillet 2013, 19h00

 

 

Introduction/présentation : Louis JOUVE, EELV 6ème

Table ronde : Emmanuel PIERRAT, conseiller du 6ème arr., Denis MONGORGE, MDB, Christophe NAJDOVSKI, candidat EELV à la mairie de Paris

Animation/rédactrice de ce compte rendu : Laurence GRAFFIN, EELV 6ème

 

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Présentation de MDB

 

Denis Moncorgé présente l’association MDB : fondée en 1974, affiliée à la FUB (Fédération des usagers de la bicyclette), elle a actuellement près de 1200 adhérents et gère des activités diverses : interlocutrice des pouvoirs publics en ce qui concerne l’espace public. Bourses aux vélos : échange de vélos de particulier à particulier. Vélo écoles : apprentissage du vélo pour les adultes. Ateliers d’apprentissage de la réparation de vélos sans faire concurrence aux artisans. Rendez-vous annuel le 1er dimanche de juin, fête du vélo : Convergence francilienne de milliers de cyclistes sur Paris jusqu’à une parade finale suivie d’un pique-nique.

Soutien de la Mairie de Paris pour la création d’une Maison du Vélo, 34 boulevard Bourdon (4e, près de la place de la Bastille).

Circuler à vélo n’est pas insurmontable. Le but de MDB est d’encourager le développement de l’usage du vélo en coexistence avec les autres modes de déplacement.

 

EELV-Paris  fête l’anniversaire du Vélib’

 

Ce même jour 15 juillet – jour du 6ème anniversaire du lancement du Vélib’ à Paris et lendemain du défilé, Christophe Najdovski et une quarantaine de cyclistes d’EELV-Paris ont descendu les Champs-Elysées. Un choix symbolique, dit Christophe : les cyclistes demandent d’avoir « le droit de cité » sur les grands axes, afin de s’y sentir en sécurité.

 

La circulation

 

Denis Moncorgé confirme le souhait de voir des aménagements cyclables sur les grands axes : sur les Champs-Elysées par exemple. Autre problème de sécurité : les grandes places et les portes, la circulation à vélo sur certaines est dangereuse et inconfortable, il faut y installer des aménagements.

 

Vélib’, c’est une grande idée, avec un remarquable effet médiatique. Il a été associé à un aménagement de la circulation à vélo dans Paris : depuis 2002, 75 ha de pistes cyclables, réduction de 25% de la circulation des voitures. Mais ce n’est pas un aboutissement, il y a encore beaucoup à faire. Actuellement les cyclistes représentent 6% des véhicules se déplaçant à  Paris, contre 25% à Copenhague et 18% à Strasbourg. Si on passe à 10 puis 20%, il faudra trouver des solutions : par exemple, on ne pourra peut-être plus partager tous les couloirs avec les bus comme actuellement sans les gêner.

 

Gérer la circulation dans une ville, c’est très compliqué. La part croissante des cyclistes est liée à une réduction des modes motorisés. On constate que la moitié des voitures qui circulent à Paris le font pour parcourir des distances faibles : 1 à 3 km.

 

MDB pousse pour une généralisation des doubles sens cyclables dans tout Paris. DM souligne l’intérêt de la circulation à double sens pour les cyclistes dans les sens uniques : quand on voit ce qui vient en face, il y a davantage de sécurité.  Il évoque aussi les nouveaux aménagements en faveur des cyclistes, comme la possibilité de tourner dans les carrefours à feux des zones 30. D’ailleurs, dans les zones 30, pourquoi conserver tant de feux ? Si la limitation de vitesse est respectée, ils deviennent inutiles. Il faut aussi que tous les carrefours aient des sas vélos. Pour MDB, la revendication forte actuelle est la généralisation des zones 30.

Au fur et à mesure que la règlementation sur le vélo évolue, de nouveaux panneaux apparaissent.

Interrogé sur l’aménagement du sud de la rue de Rennes, Denis Mongorgé le considère comme réussi pour les cyclistes comme pour les bus : pas d’embouteillage ni de report de voitures rue du Cherche-Midi et une certaine baisse de la circulation automobile.

 

 

Santé et sécurité

 

Même si la circulation automobile à Paris a diminué de 25% en 10 ans, le problème de la pollution reste grave, du fait de l’accroissement de l’utilisation du diésel Il ne l’est pas forcément plus pour les cyclistes que pour les autres acteurs de la circulation. Le bilan des avantages santé du vélo est positif.

Quant aux accidents, leur nombre est limité et dû essentiellement aux camions. L’idée d’une obligation de porter un casque, qui protège des traumatismes crâniens, n’est pas justifiée : les traumatismes crâniens concernent davantage les piétons et les occupants des automobiles : songerait-on à rendre le casque obligatoire pour tous les usagers de la voie publique ? Dans les pays où on a instauré l’obligation de port d’un casque, un fort pourcentage de cyclistes a abandonné le vélo. Mais le gilet fluo est obligatoire la nuit hors agglomération et c’est plutôt une bonne chose.

 

La civilité

 

On constate que les Parisiens se sont accoutumés à la présence des vélos, et que cela se passe plutôt bien. Le code ne règle pas tout et la civilité est fondamentale, de la part de tous. Le regard, la courtoisie, ont de l’importance. Attention au fonctionnement de la sonnette (pas de klaxon excentrique).

Une formation au vélo est accessible à la Maison du Vélo. MDB recommande l’apprentissage du vélo à l’école.

 

Le stationnement

 

Où stationner son vélo sur la voie publique ?

MDB réclame des installations légères (type « trombones »), chacune pour 5 à 10 vélos, et réparties tous les 200 m. Il en faut près des carrefours et un plus grand nombre près des bâtiments publics. Près des gares, il faut des parcs de stationnement massif. Il y a de la place pour le faire, par exemple gare Montparnasse et gare de Lyon.

Les entreprises doivent également prévoir des stationnements pour vélos : exemple de la Banque de France, rue Croix des Petits Champs.

Dans le privé, c’est maintenant obligatoire dans les nouvelles constructions de prévoir des emplacements. Dans les autres cas, c’est l’affaire du conseil syndical des copropriétaires, qu’il faut progressivement convaincre. Le problème des « vélos-ventouses », qui occupent une place sans en bouger, est préoccupant mais une mesure administrative serait problématique.

 

L’embarquement des vélos

 

C’est possible, sans avoir à réserver ni démonter son vélo, dans le réseau SNCF de l’Ile-de-France. Ce n’est pas fait pour les TGV.

Denis Moncorgé souligne les ressources du vélo touristique, et l’intérêt qu’il a pour le développement des commerces de proximité.

 

Le vol

 

40% des vélos volés à Paris sont retrouvés rapidement par la police mais elle n’est pas en état de retrouver les propriétaires. Denis Moncorgé recommande une identification du vélo : le « Fubicycode » : il peut être fait à la Maison du Vélo ou par un artisan réparateur. Ce devrait être systématique et le gouvernement devrait l’imposer aux constructeurs.

 

Un comité vélo dans l’arrondissement ?

 

Un bon exemple de démocratie locale est la création d’un comité vélo dans l’arrondissement, travaillant sur tous les sujets et projets concernant les cyclistes. Il en existe un en particulier dans le 12ème, animée par un élu, et permettant un travail collectif élus-associations-police-responsables de la voirie.

 

Conclusion de Christophe Najdovski

 

Circuler à vélo correspond à une autre  façon de voir la ville : apaisée, conviviale, sûre. Pour cela, il y a encore beaucoup à faire :

– des itinéraires sécurisés sur les grands axes ;

– l’aménagement des places pour la circulation ;

– l’organisation du stationnement, et en particulier l’accès à un stationnement sécurisé et abordable dans les parkings publics ;

– l’instauration d’une commission du vélo dans chaque arrondissement.

 

Christophe Najdovski recommande la lecture du « petit traité de vélosophie », de Didier Tronchet (aux éditions Plon).

 

Pas moins de 30 personnes avaient fait le déplacement dans cette agréable salle du théâtre de Poche Montparnasse, nous les en remercions chaleureusement.

 

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Chloé R & Denis V.

Co-secrétaire EELV Paris 6

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